
Il Ciron nasce sulla riva sinistra della Garonna, è un piccolo fiume dalle acque limpide. Inizia la sua vita sgorgando e mormorando nel silenzio delle lagune perse delle lande di Guascogna. Scorre mordoré in mezzo a una valle ridente, sul letto di sabbia di un antico oceano, ai piedi di sponde regolari oppure di dune sabbiose. Sfiora il dipartimento del Lot-et-e Garonne, ma non osa penetrare troppo avanti in queste terre che non appartengono alle lande. Lo aggira e preferisce varcare il confine della dolce Gironda. Scorre indolente. Non è un fiume cittadino. Evita la citta di Bazas, non butta nemmeno uno sguardo a sinistra a Préchac oppure a Uzeste a destra. Ama la storia e bagna la cittadina di Villandraut e scorre a due passi dell’antico castello di Budos. Costeggia il paese di Sauternes e regala ai viticoltori di questo paese pieno di sole, delle rugiade mattutine e delle nebbie serali che fanno nascere la muffa nobile sull’uva; senza il Ciron non ci sono i vini muffati di Sauternes e di Barsac e gli uomini della vallata si prosternano davanti al piccolo fiume landese come se fosse qualche divinità. Il fiume ha percorso quasi novanta chilometri e gli resta un ultimo sforzo per sfociare nella Garonna, tra Preignac e Barsac, e mescolarsi con le acque dolci ed oceaniche del fiume bordolese. Nel paese di Sauternes se sei seduto sulla riva del Ciron, a fare un picnic in mezzo a una foresta profonda di ontani e di faggi, non lontano da un vecchio mulino oppure a prossimità di un ponte, e che vedi passare cavallerizzi nel letto del fiume, tutto è normale. Uscire dalla foresta per un cavallerizzo e rischiare di attraversare la piccola strada provinciale che porta da Budos a Sauternes, è come giocare alla roulette russa. Quindi senza il Ciron non ci sarebbero i vini muffati di Sauternes, ma non ci sarebbero nemmeno più gli amanti degli sport equestri tanto gli abitanti di Sauternes guidano a tutta birra!
P.S : Pour Marion :
Le Ciron naît à l’ouest de la Garonne, c’est un petit fleuve aux eaux claires. Il commence sa vie sourdant et marmonnant dans le silence des lagunes perdues des landes de Gascogne. Il court, mordoré, au milieu d’une vallée riante, sur le lit de sable d’un vieil océan, au pied de rivages réguliers ou le long de dunes de sable. Il effleure le Lot-et-Garonne, mais sans oser pénétrer dans ces terres qui ne sont plus landaises. Il en fait le tour et préfère franchir la frontière de la douce Gironde. Il s’écoule indolent. Ce n’est pas un fleuve citadin. Il évite Bazas, ne jette pas un regard à Préchac sur sa gauche ou à Uzeste sur sa droite. Il aime l’histoire et baigne la petite ville de Villandraut avant de passer près de l’antique château de Budos. Il longe le pays de Sauternes et offre aux viticulteurs de ce pays de soleil, les rosées matinales et les brumes vespérales qui font naître la pourriture noble sur le raisin ; sans le Ciron, il n’y a pas de vin de Sauternes et de Barsac et les hommes se prosternent devant le petit fleuve landais comme si c’était quelque divinité. Le fleuve a parcouru presque 90 km et il lui reste un dernier effort pour se jeter dans la Garonne, entre Preignac et Barsac, et mélanger ses eaux avec les eaux douces et océaniques du fleuve des bordelais. Dans le pays de Sauternes, si tu es assis au bord du Ciron, à faire un pic-nique au milieu d’une forêt profonde d’aulnes et de hêtres, pas très loin d’un vieux moulin ou d’un pont, et que tu vois passer des cavaliers dans le lit du fleuve, c’est normal. Sortir de la forêt pour un cavalier et risquer de traverser la petite route départementale entre Budos et Sauternes, c’est comme jouer à la roulette Russe. Ainsi, sans le Ciron, il n’y aurait pas le vin de Sauternes, mais il n’y aurait pas non plus aussi les amoureux des sports équestres tellement les habitants de Sauternes roulent à toute berzingue !